Le monde
le monde
je ne sais ce que c’est
une chose sans doute qui a dû naître quelque-part
m’a frôlé
aspiré
emporté
maintenant j’y suis
et nous faisons des tours ensemble
le monde et moi
des tours et des tours
qui n’en finissent pas
ça tourne, ça tourne, et ça rime à quoi ?
Le monde, ce monde, un vrai poème énorme
vivant, terrifiant, immense et si petit
peuplé de tant de gens
le grand poème du monde fait un seul poème en moi
et moi je fais mon poème en lui
ça ne se voit pas, il ne le sait pas
le monde
il le gardera dans sa croûte, dans ses océans
ses forêts et ses villes
il m’éparpillera
sans même savoir que j’étais là
sans rien savoir de moi
je retournerai poème à la poussière mêlé
poussière d’or tombant grain à grain
sur le carreau par la fenêtre endormie
Arnaud Gosselin - France